Préménopause et ménopause : comprendre les changements hormonaux

Pré et post ménopause : comprendre les changements hormonaux 

La transition vers la ménopause, étape naturelle de la vie de femme, reste encore entourée d'interrogations voire d'inquiétudes. Cette phase est marquée par des fluctuations hormonales parfois déstabilisantes, qui affectent le cycle menstruel mais aussi de multiples aspects de la santé physique et émotionnelle. Même si ces changements hormonaux sont inévitables, les comprendre c'est aussi mieux les vivre. Méthode Woman 2.0 c’est des bases scientifiques que l’on souhaite vous transmettre simplement. 

Pré ménopause et ménopause : définitions 

La pré-ménopause correspond aux quelques années précédant la ménopause. Sa durée varie beaucoup d’une femme à l’autre (en général 4 à 8 ans). Cette transition vers la ménopause dure plus longtemps chez les femmes fumeuses. Elle est caractérisée par des modifications du cycle menstruel. C’est généralement cette phase de transition qui est la plus symptomatique parce que les hormones sont fluctuantes.

La ménopause est diagnostiquée rétrospectivement en l’absence de règles pendant 12 mois (sans autre cause suspectée). Cet arrêt définitif des règles est dû à la perte de la fonction folliculaire ovarienne. Le dosage du taux de FSH sur une prise de sang peut être utile chez les femmes qui ont subi une hystérectomie (qui n’ont donc déjà plus leurs règles).  

La ménopause est une phase normale et de bonne santé de la vie d’une femme, chacune la vit différemment.

Production des hormones sexuelles chez la femme en âge de procréer

Pour comprendre quels changements hormonaux s’opèrent pré et post ménopause, il faut tout d’abord comprendre la production des hormones sexuelles chez la femme en âge de procréer. C’est assez complexe, on va faire simple ! Pour simplifier, on ne va pas rentrer ici dans les détails des rétrocontrôles et des « commandes » de la production d’hormones, des variations au cours du cycle menstruel… Et avec un schéma c’est toujours plus clair !

Les hormones sexuelles de la femme comprennent :

  • Les œstrogènes en rose : estradiol + estrone + estriol 
  • La progestérone en jaune
  • Les androgènes en bleu : testostérone + delta4androstènedione (delta4) + déhydroépiandrostérone (DHEA) + sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA)

Ces hormones ont 2 origines : les ovaires (en grande majorité) et les glandes surrénales (pour une petite partie). La cascade de réactions pour synthétiser les hormones est la même. Vous noterez le rôle capital du cholestérol, puisqu’il est à l’origine de la synthèse de toutes les hormones. 

L’estradiol est l’œstrogène majeur circulant. Chez la femme en période de vie génitale, l’estradiol provient presque uniquement de la sécrétion ovarienne. L’estrone est sécrétée par les ovaires et provient de la conversion de l’estradiol. Une petite quantité d'estrone et d’estradiol peut être synthétisée par une réaction appelée aromatisation à partir de la testostérone et de la delta4androstènedione. Cette réaction a notamment lieu dans le tissu adipeux (graisse), mais aussi les muscles, le foie, le système nerveux central. L'estrone est plus élevée au cours du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et en cas d’obésité par augmentation de cette réaction. L’estrone possède des propriétés oestrogéniques plus faibles que celles de l’estradiol. 

L'estriol est présent en très faible quantité. Il est formé dans le foie à partir de l’estradiol et de l’estrone. Son taux augmente au cours de la grossesse car il est synthétisé par l’unité foetoplacentaire. 

La progestérone est synthétisée par les ovaires (en phase préovulatoire et en phase lutéale du cycle menstruel) et par les glandes surrénales (en phase folliculaire du cycle menstruel). Certains métabolites de la progestérone ont une activité biologique : ils peuvent se lier aux récepteurs GABA pour augmenter l’affinité de ce récepteur au GABA ce qui exerce un effet anxiolytique

Chez la femme, la testostérone provient des ovaires (environ 25%), des glandes surrénales (environ 20%) et de la conversion périphérique de son précurseur le delta4androstènedione notamment dans le tissu adipeux (50 à 60%). 

Changements hormonaux à la pré-ménopause 

Au début de la pré-ménopause, la durée du cycle menstruel devient variable, avec au moins 7 jours de différence entre plusieurs cycles menstruels consécutifs. Puis en fin de la pré ménopause, les cycles durent au moins 60 jours

La phase folliculaire devient plus courte (d’où les cycles menstruels plus courts et moins réguliers).

Les taux d’œstrogènes fluctuent fortement (ils peuvent même augmenter au-dessus de la normale) et globalement on observe une diminution progressive des taux. 

La production de progestérone diminue.

Changements hormonaux post-ménopause 

Comme nous l’avons vu précédemment, les hormones sexuelles féminines sont synthétisées par les ovaires et les glandes surrénales. Après la ménopause, les ovaires cessent de fonctionner (d’où l’arrêt des cycles menstruels) et donc il ne va rester plus que la sécrétion par les glandes surrénales

L’estradiol et l’estrone proviennent uniquement de la conversion périphérique des androgènes donc les taux sont très faibles. Les taux d’œstrogènes post-ménopause sont en fait en moyenne inférieurs à ceux des hommes adultes. L'estrone devient l’œstrogène majeur circulant. 

Les taux de progestérone sont très faibles. 

La testostérone baisse légèrement mais la sécrétion et la conversion périphérique des précurseurs restent similaires à ce qui se produit au cours de la vie génitale. 

Conséquences des changements hormonaux 

En période de pré-ménopause, les fortes fluctuations des taux d’œstrogènes entraînent des symptômes, notamment sensibilité des seins, modifications du flux menstruel, humeur maussade, aggravation des migraines menstruelles. 

Les symptômes de la transition vers la ménopause puis post-ménopause sont extrêmement variables d’une femme à l’autre, tant en durée qu’en intensité (certaines femmes n’ont aucun symptôme !). En voici une liste non exhaustive :

  • Bouffées de chaleur et/ou transpiration nocturne, rougeur du visage 

  • Troubles vaginaux : sécheresse, douleurs lors des rapports sexuels, irritation, prurit. Avec la diminution de la production œstrogènes, les muqueuses de la vulve et du vagin s’affinent et deviennent moins élastiques. Les cellules superficielles du vagin sont perdues, le pH devient moins acide. Cela entraîne des modifications de la flore vaginale ce qui augmente le risque d’infection et d’inflammation vaginales. 

  • Troubles urinaires : infection urinaire, dysurie, urgenturie 

  • Troubles cardiovasculaires : augmentation des maladies cardiovasculaires et du « mauvais » cholestérol 

  • Diminution de la densité osseuse 

  • Douleurs articulaires 

  • Prise de poids, augmentation de la graisse viscérale, augmentation du tour de taille